En prélude au passage de l’ouragan Matthew en Haïti, les prévisions météorologiques insistaient déjà sur le fait que les départements du Sud et de la Grande-Anse seraient sévèrement touchés. La majeure partie de la population haïtienne ignorait la véracité de tels propos vu que l’un des derniers ouragans en date(FLORA) qui aurait pu s’apparenter à Matthew notamment en termes de dégâts dans les zones précitées remonterait à l’été de l’année 1964. Matthew, arrivé comme prévu sur Haïti le 3 Octobre 2016 a principalement balayé les zones déjà mises en alerte avec un vent soufflant jusqu’à 220km/h et se déplaçant avec une vitesse de 15km/h en moyenne. Les départements du Sud et de la Grande-Anse se voyaient arroser d’une pluie torrentielle accompagnée d’un vent violent arrachant et emportant tout sur son passage pendant plusieurs heures. Des habitants logeant encore les zones à risque pendant le cataclysme laissaient croire qu’ils étaient mal éduqués ou que la sensibilisation n’était pas faite ou mal faite ; avec des abris de référence mal entretenus ou inexistants. Tous des faits plaidant en faveur de l’inefficacité des mesures prises par les autorités, ce qui par conséquent ne faisait que rendre démesurés les niveaux de peur et d’inquiétude pendant le passage dudit ouragan. Le 5 octobre 2016, l’ouragan Matthew quitte Haïti après avoir dévasté le Grand Sud (Les départements du Sud, du Sud-Est et de la Grand-Anse) laissant ces habitants dans leurs pleurs et les enfonçant davantage dans la pauvreté. Dans une caravane d’aide aux personnes victimes de cet ouragan dans la localité de St Jean du Sud, INTERMED a eu la possibilité de constater les 15 et 16 Octobre 2016 que le bilan post- cyclonique n’était pas le fruit de l’imagination. Pour commencer, la route nationale #2 reliant Port-au-Prince au sud du pays était dévastée. Les grands arbres qui donnaient l’aspect campagnard et qui saluaient à la moindre brise quiconque s’aventurait sur la route n’y étaient plus. Le peu qui en restait, était rabougri et desséché sans la moindre feuille, au pire dépourvu de branche. Le paysage était étonnement triste avec les faux airs d’un champ de guerre. A Petit-Goâve, le pont était enseveli par du gravier si bien qu’il se confondait à la ravine. Des mares d’eau stagnantes se répandaient alors que poteaux et câbles électriques jonchaient encore le sol. En résumé, le chemin nous menant à St Jean était pénible et surtout hallucinant. Nous n’étions motivés que par l’idée d’être vivement attendus par la population et que notre intervention serait bénéfique quoiqu’à court terme… Dès l’entrée de la localité des gens s’entassaient et suivaient des yeux la délégation Notre Damoise suivie du gros camion avec la participation de Rotary Club. « Banm ti pam lan la nn ! « Yo resi rive, depi Yè nap tann yo ! » s’exclamèrent-ils. Nous continuâmes la route en longeant le bord de mer car à l’instar de toutes les autres villes australes, St Jean est également côtière. Le tableau n’était cependant aucunement différent : les routes mauvaises , les plantation ravagées, les maisons sans toiture, poteaux et fil électriques occupèrent le sol. Après une heure de route, nous arrivâmes finalement au presbytère. Les bénéficiaires nous précédèrent pour la plupart et d’autres arrivèrent presqu’en même temps que nous, tous défilant derrière nous et brandissant leurs cartes. D’emblée, nous commençâmes la distribution. Les gens formulaient toute sorte de plaintes afin d’être servis plus d’une fois. En dépit de tout aucun dérapage n’a été relaté. Néanmoins, certains se trouvaient insatisfaits de l’aide apportée. Leurs espérances dépassaient de loin le geste effectué. Mais, dans le besoin étant, ils s’en contentaient et acceptaient avec intérêt les matériels apportés. Aussi réclamèrent-ils notre retour car, pour les reprendre, la ville qui consommait essentiellement l’agriculture n’allait pas tarder à sombrer. Face à de telles préoccupations, on ose d’une part se demander si ces zones ne resteront pas dépendantes de l’aide alimentaire ou encore si ces dernières ne vont pas davantage s’enfoncer dans la pauvreté , et d’autre part commencer à penser au changement en agissant tout aussi bien sur les dangers planant sur les dites zones qu’en préservant les structures et domaines non atteints. Quelles sont les plus importants risques et dangers planant sur le Sud et la Grande-Anse ? Directement on peut citer
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INTERMED
Un rêve qui a pris forme depuis le Nostradamus (journal non officiel qu'avait formé la promotion actuelle d'internat quelques années plus tôt) et qui se fait à présent tradition pour les promotions à venir. Suivez nous sur Instagram : @_intermed_ Archives
Mai 2019
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