1. Pourriez-vous rappeler à nos lecteurs la mission du Comité Scientifique ? Qui en fait partie ? Créé en novembre 2015, le Comité Scientifique (CS) de l’UNDH-FMSS a pour mission primordiale d’accompagner les étudiants finissants de médecine et de pharmacie dans la réalisation de leur travail de fin d’études (TFE), lequel leur donne droit à leur diplôme, tel que l’exige le rectorat de l’université. Le CS est là également pour réaliser lui-même des travaux de recherche ou superviser ceux découlant d’une coopération entre la FMSS et une autre Université, haïtienne ou étrangère. Le CS est essentiellement composé d’anciens de la FMSS ayant déjà soutenu leur mémoire, et qui ont une publication internationale à leur nom. Nous avons parmi nous un ancien de la FMP qui fait aussi partie du corps professoral. Finalement le CS compte superviser les activités de recherche à l’occasion des Journées Scientifiques (JS), et d’en faire la vitrine des travaux de recherche de la FMSS en faisant présenter les mémorants ayant des mémoires de qualité. 2. Parlez-nous un peu de votre rôle au sein dudit comité. J’ai le titre d’assistant à la recherche et aux travaux de fin d’études (ART). Je suis le coordonnateur du CS et je suis rattaché au Vice-Doyen à l’enseignement et à la Recherche (VDER). J’ai été nommé à ce poste en février 2016 par le Dr Henrys quand l’UNDH a commencé à décrocher ses premières publications internationales. Je suis également responsable de la commission d’éthique du CS. 3. Pourriez-vous nous parler du plan d’action du Comité Scientifique pour l’année académique 2018 ? Le plan d’action du CS pour 2018 est essentiellement d’aider les anciens ou étudiants finissants à réaliser leur TFE. L’objectif est d’avoir 4 à 5 soutenances par mois, soit 48 à 60 soutenances par année. En 2016 le CS a battu le record du nombre de soutenances par année avec 46 soutenances. En 2017 la crise nous a enlevé 6 mois et nous avons eu 21 soutenances. D’ici fin mai nous serons à 17 soutenances pour 2018, dont la première soutenance de la faculté de pharmacie qui aura lieu le 25 mai prochain à l’occasion du symposium sur le médicament, premier jour des JS 2018. 4. Quels sont les projets du comité au sein de la FMSS à court, moyen et long terme ? Ou comptez-vous vous impliquer uniquement dans les travaux de mémoire et les JS ? Le CS ne s’occupe que de la recherche scientifique de la faculté. Notre plan à court terme est d’instaurer la culture de la recherche au sein de la FMSS, chez les étudiants mais aussi les enseignants. A moyen terme le CS devra réaliser lui-même des travaux de recherche, car il n’y a pas d’université sans recherche. Mais il faut chercher du financement ce qui exige la rédaction de projets de recherche. Pour le moment nous en avons rédigé un et nous attendons l’aval des autorités supérieures (Décanat, UDERS, Rectorat) pour le soumettre. Il nous est difficile d’avoir des projets à long terme pour le moment. 5. Parlez-nous un peu des thèmes retenus cette année pour les Journées Scientifiques. Cette année est exceptionnelle car il fallait renouer avec la tradition suite à l’édition avortée de 2017. Ceci ne nous a cependant pas empêché d’innover de trois façons : ajouter les étudiants de 4e année de pharmacie dans le comité organisateur ; impliquer le CS et la jeune association des anciens (AFMU) dans l’organisation, et faire des JS la vitrine des travaux de recherche des étudiants finissants. Nous avons un thème pour chaque jour. Le premier jour sera la première édition du symposium sur le médicament sous le thème : « Le médicament en Haïti : état des lieux et perspectives ». Le second jour des JS a pour thème : « La recherche universitaire en Haïti : exemple de l’UNDH-FMSS ». Un thème audacieux mais choisi exprès pour rappeler que notre alma mater est à l’avant-garde de la recherche universitaire en Haïti. 6. Les JS 2018 consisteront essentiellement en une série de conférence, parlez-nous un peu des intervenants sélectionnés par les organisateurs des Journées. Le premier jour des JS 2018 sera le symposium sur le médicament, une première, afin de sensibiliser sur la problématique du médicament en Haïti. Les intervenants seront des enseignants de la faculté de pharmacie et des acteurs du secteur pharmaceutique privé ou public. Le deuxième jour sera consacré à la recherche universitaire à l’UNDH-FMSS, au cours duquel seront présentées les publications internationales de la FMSS. Ce deuxième jour vise à montrer aux étudiants l’importance de la recherche particulièrement afin de les porter à prendre leur TFE au sérieux. La liste des publications est de nos jours très importante dans le CV d’un étudiant en médecine ou d’un médecin, surtout pour la recherche de bourses de spécialisation à l’étranger. 7. Cette année, le comité scientifique s’est énormément impliqué dans l’organisation des JS. Etait- ce un projet de longue date ou vous êtes-vous lancé sur cette voie dans la perspective de redynamiser la FMSS après la crise de 2017 ? La crise de 2017 a cassé l’ambiance universitaire et le sentiment d’appartenance au sein de la FMSS. Le CS ainsi que l’AFMU l’ont constaté et se sont entendus pour sortir la faculté de cette torpeur compréhensible. Le CS sera dans l’organisation des JS uniquement pour le contenu scientifique, et laissera aux promotions de 5e de médecine et de 4e de pharmacie le soin de monter leur comité organisateur et de gérer les autres activités. 8. Entre la DCEM 3 et le Comité Scientifique, qui fait quoi quant à l’organisation des JS ? Tout en consultant les comités de 5e de médecine et de 4e de pharmacie, le CS a pris les devants en lançant les JS 2018 et se charge de la partie scientifique, à savoir les présentations orales et affichées. Les comités de 5e de médecine et de 4e de pharmacie gèrent les autres commissions ayant rapport avec les activités satellites comme les salles d’exposition, de simulation et la clinique externe, ainsi que les relations publiques. L’AFMU apporte son support au niveau de la logistique et de la recherche des sponsors. C’est un consortium qui organise les JS 2018, et j’espère que ce modèle restera. 9. L’un des rôles essentiels d’une université devrait être la recherche, comment, selon vous, la FMSS pourrait-elle devenir une figure de proue en matière de recherche en Haïti ? La FMSS est déjà une figure de proue en matière de recherche universitaire en Haïti. Depuis 2015, des étudiants finissants participent à des congrès internationaux et publient des articles ou des abstracts (résumés) dans des grandes revues internationales. Le CS a déjà à son actif 18 abstracts et 2 articles scientifiques, dont la plupart seront présentés lors des JS 2018. Les JS devront être désormais une plateforme permettant au monde universitaire haïtien et au reste du pays de le savoir. 10. Comment les étudiants de la FMSS devraient-ils s’y prendre s’ils envisageaient de réaliser un travail de recherche scientifique autre que le mémoire de fin d’études ? Obtiendraient-ils le soutien du Comité Scientifique ? Le CS est disponible pour toute activité à caractère scientifique au sein de la FMSS, qu’elle vienne d’un étudiant, d’un enseignant ou d’une autre entité, du moment que ces derniers sont désireux de respecter les normes et procédures dictées par la méthodologie et l’éthique de la recherche. Il faut donc que le projet de recherche soit clair, faisable, pertinent, éthique et rigoureux. Les étudiants intéressés par la recherche peuvent contacter le CS via son courriel : [email protected]. 11. Ya-t-il un document devant orienter les étudiants dans leurs travaux de recherche et la rédaction de documents scientifiques selon les standards internationaux ,disponible au sein de la faculté ? Le CS a rédigé un guide du mémorant disponible en version électronique et qui est actuellement en révision pour ajouter des parties clés sur la revue de littérature et le plagiat. Ce guide est disponible pour tout étudiant ou mémorant. Le cours de méthodologie de la recherche est assuré par un membre du CS. 12. Quels sites conseilleriez-vous à vos étudiants désireux de se tenir au fait de l’actualité scientifique internationale ? Il n’y a pas de site spécifique sur l’actualité scientifique internationale. Les sites sont nombreux dépendamment de la spécialité des sciences de la santé visée. Pubmed est un moteur de recherche permettant de consulter les revues scientifiques médicales dans lesquelles sont publiés les articles scientifiques à haut impact. Néanmoins le CS compte bientôt enrichir le site Internet de la FMSS avec les travaux de recherche publiés jusque-là. Propos recueillis et rapportés par Hortense Pascale Millet Ci dessous se trouve la Liste d’abstracts acceptés à des congrès internationaux et d’articles scientifiques publiés dans des revues scientifiques de janvier 2016 à mars 2018.
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Excusez-moi si à mon humble avis ceci est un paradoxe vicieux… Oui il y a l’insalubrité, le soleil, le milieu ambiant, l’analphabétisme, l’insouciance, la désinformation, le chômage, le devoir, le désir de se faire de l’argent, tout ceci pour caractériser ce qui s’y passe et pire encore le contexte dans lequel ceci s’y fait. Mais soyons honnête, nous ne pouvons pas nous fourvoyer pour de gros locaux, de l’air climatisé ; ce n’est qu’encore un marché mais en plus sophistiqué. Pourquoi refuser l’achat des médicaments dans les rues, en face des marchés publics et paradoxalement accepter les pharmacies logées dans les supermarchés ? Évidemment, nous ne parlons pas de la même clientèle. Là encore, il faudrait se demander si au bout du compte, on ne ferait pas de la propagande pour une santé de riche et une santé de pauvre ? Serait-ce parce que ce sont les pharmaciens qui le font et non ces hommes, charlatans qui n’ont presqu’aucune idée du produit qu’ils ont en main ? Serait-ce parce que l’espace est plus attrayant, plus attirant et donc acceptable ? Serait-ce une méthode pour répondre à la meilleure accessibilité dont les gens se plaignent à longueur de journée ? Je ne pense pas car en faisant cela nous enlevons le pain quotidien des mains de pauvres gens désireux de faire un peu d’argent pour répondre aux besoins de leur famille sous la mauvaise gouvernance d’un ministère de santé pour qui la priorité n’est pas encore prioritaire.
N’allez pas croire que je veuille en revanche me pencher du côté de ces gens qui font du tort à la santé d’un peuple livré à lui-même. Au contraire, je veux me battre corps et âme contre ce fléau mais ce n’est vraiment pas en détruisant ce marché illicite de cette manière et en favorisant l’émergence de l’autre que vous porterez une solution à l’usage irrationnel des médicaments par la population car vous ne ferez qu’enrichir les poches de ceux qui ont déjà de l’argent car, ces officines que vous officialisez dans les supermarchés n’appartiennent pas au pharmacien qui s’y trouve, ni à celui qui signe l’autorisation, mais plutôt au propriétaire du supermarché qui se charge de fixer les prix à sa manière, comme s’il s’agissait d’un vulgaire bonbon et ceci le plus souvent à l’insu du pharmacien en chef, celui qui est soi disant chargé de s’occuper de sa pharmacie. C’est se battre contre ces babels infernales, que ces marchands ambulants transportent sous le lourd fardeau du soleil, qui ne font qu’exposer la pauvreté et tomber dans un bel espace bien propre à l’abri du soleil, de la poussière pour venir acheter ces même bonbons, sucreries, mais en plus chers car sans l’ombre d’un doute, il faut payer pour la beauté de l’espace ! Comment un pharmacien peut-il accepter que l’on fasse autant de tort à sa science, son dû? Doit-on remplacer nos officines par des espèces de conglomérats difformes attenant aux étalages de fruits et légumes de supermarché ? Comment peut-on vendre des papiers toilettes, des insecticides, et tant d’autres articles encore au même endroit que les substances destinées à prévenir, guérir les maladies des humains ? Comment accepter d’allier au même endroit : produits comestibles et poisons ? Pire encore c’est quand trop de monde fait la queue dans les comptoirs habituels et qu’on demande au pharmacien de passer le produit sur le sien puisqu’il est enregistré dans le système du supermarché. La pharmacie a toujours été un métier libéral alors ne venez pas me dire que pour une maudite somme d’argent (ne dépassant parfois pas 30 000 gourdes) vous êtes prêts à sacrifier ces années d’études et tuer une si belle profession. Oui effectivement il y en a qui diront : Mais on a l’habitude de trouver des médicaments dans les supermarchés à l’étranger…Alors qu’est-ce qu’il raconte celui-là? Je reviens en vous disant de bien observer et de vous poser cette question : Quels médicaments vend-on dans ces supermarchés ? Non pas des antihypertenseurs, des psychotropes, des antiépileptiques, les drogues fortes mais plutôt les OTC (over the counter) communément connus sous le nom de médicaments en vente libre, que l’on peut se procurer sans une prescription médicale, qui sont disposés sur une étagère assez haut pour éviter que les enfants puissent s’en accaparer et accessible pour les gens à mobilité réduite. Oui, c’est ainsi car à chacun son métier… Nous ne pouvons pas nous permettre de telles dérogations pour des bâtiments destinés à mystifier le crime qui s’y fait. Car de toute manière, l’essentiel n’est pas d’avoir un pharmacien sur place, et penser que tout va pour le mieux, que tout s’arrête là ; c’est d’ailleurs l’ironie de toute l’histoire . Il ne s’agit pas d’une simple pharmacie car la pharmacie n’est pas une boutique où vous venez faire vos emplettes comme on tend à la voir, mais plutôt un espace où un professionnel du médicament vend des substances nocives, si elles sont prises inutilement ou bénéfiques dans le cas contraire pour l’organisme humain dans un but bien précis. Il ne faut pas voir le côté vente uniquement ou le côté pharmacien disponible mais surtout voir l'aspect éthique et moral de la question. La meilleure chose serait tout simplement que les pharmaciens prennent conscience de la valeur de leur métier et qu’ils le fassent correctement, qu’ils remplissent leur rôle de conseiller pour aider les gens à prendre conscience du danger que représentent les médicaments car parfois dans certaines cliniques mobiles vous avez des gens qui vous supplient de leur en donner même s’ils sont en bonne santé apparente, comme s’il s’agissait de sucreries. Le médicament est une arme à double tranchant qui peut tout aussi bien guérir mais également tuer ! Pour mettre fin à la vente illicite des médicaments dans les rues, il suffit d’éduquer la population et offrir aux marchands ambulants une meilleure source de revenus, de bloquer ces « gwo zouzoun » qui financent à de mauvaises fins ce marché, de revoir les lois pharmaceutiques vieilles de plusieurs années de façon à protéger la profession et prendre des mesures radicales contre les rebelles car l’usage irrationnel des médicaments est un problème de santé publique et nous concerne tous autant que nous sommes. Jean Duvenick Pharmacien |