Ce n’est qu’en participant au 25ème symposium scientifique annuel de la « HOWARD UNIVERSITY HOSPITAL MEDICAL ASSOCIATION », au Karibe Convention Center le 11 Janvier dernier, que je me suis rendu compte que parfois la science tend elle-même à duper les gens pour avoir une meilleure couverture. Vous ne le saviez peut- être pas mais selon un des grands cardiologues étrangers faisant partie des panelistes, le Dr David A. Gooray, il nous a fait comprendre que l’anatomie que nous perdons notre temps à étudier en première année n’est qu’une ébauche d’une antiquité qui tend quotidiennement à se renouveler. Cette histoire de tension artérielle (TA) normale de 120/80 mm Hg n’est que le fruit de la paresse des soldats américains, premiers à réaliser l’expérience de la prise de tension, qui à force de le faire, se sont fatigués et ont opté, face à des résultats probants pour une tension artérielle universelle normale de 120/80 mm Hg alors qu’en général, ce n’est pas vrai et il a expliqué comment et pourquoi… C’est simple, déjà que nous prenons toujours la TA dans le bras gauche du patient uniquement car nous sommes trop « lazy » pour la prendre dans les 2 bras, assis et debout, pour avoir la tension différentielle et se fixer. Nous oublions que les patients sont patients et que nous devons l’être aussi…s’il y a trop de malades à voir, alors ayez un plus grand effectif médical. Alors non, la TA normale de 120/80 mm Hg est à revoir car les nouveaux facteurs (environnement, cout de la vie, sédentarité, la manière dont la prise de la TA est faite etc.) portent à prouver le contraire. Maintenant, mis à part la tension artérielle, un autre paramètre vient en ligne de compte. Nous parlons de l’hypertension artérielle, un « silent killer », qui s’installe dans votre vie et qui vous tue à petit feu si votre hygiène de vie reste inchangée. Point besoin de revenir sur ce qu’elle est car il ne fait aucun doute pour vous, l’hypertension artérielle touche 1 humain sur 2 sur cette planète. Donc un sujet que vous connaissez assez bien. Je viens seulement soulever des points jugés intéressants à débattre par la communauté scientifique, estudiantine, qui exerce dans le domaine. L’hypertension artérielle serait-elle l’affaire du cardiologue ou de l’interniste ? (Je ne dis pas du néphrologue mais de l’interniste et j’ai mes raisons) L’hypertension artérielle (HTA) a pour définition l’augmentation de la pression artérielle (PA) ; l’HTA étant un syndrome et la PA comme étant la manifestation de ce syndrome. Quand on parle d’HTA il faut voir 2 organes en particulier : le cœur et les reins. Et si nous nous attardons sur comment, ou encore, où l’HTA sera déterminant en fonction des organes, il faudrait toute une session de cours pour en débattre. Ce qu’il faut savoir c’est qu’au niveau du cœur la partie la plus importante qui rentre en jeu dans cette hypertension est l’aorte centrale, car elle sera la dernière partie à supporter toute la pression qu’exerce ce dernier quand les canaux sont bouchés ou que la paroi du cœur a grossi ; et pour les reins, nous avons les mécanismes hormonaux : le système rénine-angiotensine-aldostérone (RAA), l’adrénaline, l’hormone antidiurétique, et les peptides natriurétiques. Cela sonne bizarre mais c’est paradoxalement très simple et très complexe en même temps. Les reins et le cœur marchent de pair dans l’HTA, car le cœur est chargé d’envoyer le sang vers les organes et les reins de l’épurer et d’éliminer les déchets, qui, s’ils restent ou si les reins sont en mauvais état, les tuyaux finiront par lâcher et les déchets feront des dégâts. Alors là, c’est à se demander, pourquoi dans le traitement de l’HTA les gens ne vont voir que leurs internistes alors que le problème concerne les 2 spécialistes. Le néphrologue viendra en 3eme position, sur demande de l’interniste vu que les reins sont son métier. Pourquoi dans la prise en charge thérapeutique, uniquement l’interniste s’en charge alors que si le problème vient du cœur et que vous vous attardez sur les reins, vous ne ferez qu’offrir quelque temps à votre patient alors qu’il aurait pu vivre plus longtemps si vous aviez pris le soin de vous mettre à 2 sur son cas ? Il aurait un meilleur suivi, cher ou pas mais au moins, il mourrait d’autre chose mais pas de vos années d’études. La santé n’a pas de prix. C’est ce que nous apprenons au fil des ans…Tant qu’on n’est pas malade on ne tient pas compte de la valeur des médecins ou de celle de l’équipe médicale, mais vous, professionnels de la santé faites de votre mieux pour attirer les gens vers vous, non pas en les assommant de faux espoirs mais en leur offrant les soins dont ils ont besoin, et non les repousser à cause de votre folie de grandeur, du syndrome des petits dieux. Le choix des antihypertenseurs devrait être éclairé, une décision prise de concert entre un interniste et un cardiologue, un choix basé sur le rapport bénéfice/risque pour la vie du patient car les antihypertenseurs ne sont pas sans danger… LE MÉDICAMENT EST UN POISON ! On s’évertue à donner aux patients des IEC (enalapril par exemple), des ARA-2 (losartan par exemple), inhibiteurs calciques (amlodipine par exemple), des bêtabloquants (carvedilol par exemple), diurétiques de l’anse (furosémide par exemple), des thiazides (hydrochlorothiazide (HCTZ) par exemple) mais on oublie d’expliquer aux patients les effets secondaires de ces derniers. Bien sûr, les médecins se laveront les mains car il n’est pas de leur ressort ; les médecins font le diagnostic et ils prescrivent en fonction de ce dernier. Mais les pharmaciens que disent-ils pour se défendre ? Que c’est l’écriture du médecin qui les empêche de lire la prescription…même quand par ailleurs ils exécutent cette dernière ! Alors quel est votre rôle en tant que garant de l’usage rationnel du médicament ? Ne serait-ce pas vous qui connaissez, après vos années d’études les bienfaits et méfaits de chacune de ces molécules, surtout après vos années d’expériences ? Il faut que quelqu’un dise aux hypertendus que le fait de prendre des médicaments à vie, les exposent à des risques plus élevés pour leur santé : le rapport entre l’HTA et le diabète, car les médicaments utilisés pour traiter l’hypertension sont déterminants sur la prévalence du diabète chez ces derniers . Il faut connaître les médicaments qui sont à effet rebond, c'est-à-dire qu’à l’arrêt brusque et sans raison de la prise de ces derniers, vous avez une augmentation rapide de la tension artérielle qui peut s’avérer fatale pour le patient ; la prise d’infusion avec les antihypertenseurs, qui vont rendre ces derniers toxiques pour l’organisme .Tout ceci est du ressort de l’équipe médicale, particulièrement le pharmacien, chargé de s’occuper de la santé de son malade. Car le patient lorsqu’il vient à votre clinique, il aurait aimé ne pas se retrouver là, sauf s’il s’agit d’une personne avec un déficit mental, mais toute personne douée de raison vous dira qu’aller chez le médecin n’est pas fort gratuit, qu’elle préférerait ne jamais y mettre les pieds. Alors donnez- leur une satisfaction ; l’argent ne peut pas être votre priorité, vous avez prêté serment ! Il a besoin d’informations sur le médicament qu’il va consommer, alors aidez -le à rester en santé. Médecins, faites des prescriptions lisibles, pharmaciens éduquez vos patients, cardiologues et internistes penchez -vous sur le cas des hypertendus car la prévalence de l’HTA augmente de jour en jour d’autant plus que le facteur génétique est à prendre très au sérieux ! Et à la population, hypertendue ou pas, ménagez votre hygiène de vie, le sel, le sucre, le gras réduisez-en la consommation , buvez beaucoup d’eau car tout comme la tuyauterie d’une maison, la tuyauterie de votre corps a besoin d’attention et des facteurs conduisant à une bonne réparation quand la demande se fait sentir. N’hésitez pas à aller voir votre médecin ou votre pharmacien afin d’eviter un peu plus tard une maladie cardiovasculaire ou une insuffisance rénale, 2 complications graves et irréversibles. Prekosyon pa kapon…Evite miyò pase mande padon Jean Duvenick, Pharmacien
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INTERMED
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Mai 2019
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