À quelques jours des élections, les candidats à la présidence se démènent comme de beaux diables pour étendre autant que possible leur électorat. Certains, les plus connus d’entre eux, ou ceux qui appartiennent aux plus grands partis, ont lancé leur campagne depuis près d’un mois, prenant ainsi de l’avance sur d’autres qui, faute de moyens, doivent se contenter d’une semaine ou deux pour mener campagne.
Rien de nouveau dans le disque rayé que constitue le discours de tous les candidats haïtiens : Du « Vote pou mwen pou Ayiti chanje » au « Vote m pou yon demen miyò », ce sont les discours blasés de leurs prédécesseurs que nous rabâchent sans relâche nos candidats à la présidence dans l’espoir de gagner les élections de 2015. Qui peut bien reprocher à ces 54 candidats de nourrir des espoirs insensés puisqu’après tout, le peuple haïtien a prouvé, en 2011, entre autres, que l’insensé est justement ce qui a le plus de probabilité, en Haïti, de se produire? Après tout, si un chanteur de compas bien connu pour avoir fait de l’indécence un art a pu être élu premier citoyen de la nation, pourquoi un pasteur bien connu de ses fidèles, un journaliste avec un taux d’audience moyen, ou l’inconnu du coin ne tenterait-il pas sa chance ? Bien sûr, tout comme leurs discours, les programmes que nous présentent les candidats sont des plats réchauffés servis à une population affamée. Du programme de Jude Célestin à celui de Steve Khawly en passant par celui de Jovenel Moïse, de Maryse Narcisse ou de Moïse Jean-Charles, tous les points sont les mêmes avec pour seule variation le choix qu’ils ont fait chacun de l’axe central de leur futur mandat potentiel. Fait peu surprenant, la santé est reléguée, une fois de plus, aux derniers rangs des priorités de ceux qui se proposent de nous gouverner au cours des 5 prochaines années. Pour tous, un « changement au niveau du système de santé est nécessaire » sans qu’aucun de nos candidats n’ait jugé nécessaire de nous faire part de la stratégie clairement définie qu’il compte appliquer pour permettre que ce changement, bénéfique ou pas (ils se sont d’ailleurs bien gardés de le préciser), se réalise. Selon l’OMS, « la santé se définit comme étant un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». La notion de « droit à la santé » a été, en 1948, consacrée par la Déclaration Universelle des droits de l’homme et devrait garantir à chaque Haïtien les moyens de rester en santé. Voyons un peu à quel point notre définition de la santé concorde avec celle de l’OMS. Pour commencer, nous évoluons encore et toujours dans ce climat d’insécurité et d’instabilité face auquel les autorités haïtiennes semblent être impuissantes. Donc, la dimension sociale de la santé est inexistante chez tout Haïtien vivant en Haïti. Ensuite, avec tous les tabous qui existent autour de la question de santé mentale en Haïti et le prix ridiculement élevé d’une session chez le psy, nous, Haïtiens gérons, depuis toujours, la santé mentale à coups de bâton, de « arrière satan ! » ou de « twòp fim li gade », rendant ainsi quasi impossible le recensement et le traitement des maladies mentales. Enfin, est-il vraiment nécessaire de développer le sujet de la santé physique en Haïti ? Il est plus qu’évident qu’avec tous ces « pate kòde » et « bon kou fritay » au petit-déjeuner, dîner, souper et en cas de petit creux, les artères du peuple haïtien sont tapissées de couches de graisse aussi solides que du béton armé. Faut-il vraiment parler de la désinfection de nos blessures à l’aide d’ailes de cafards ou de toiles d’araignée ? Ou encore de nos hôpitaux et centres de santé où virus et bactéries règnent en maîtres ? Après tout, à quoi bon se bercer d’illusions? Le peuple haïtien ne se verra offrir aucun accès à une assurance santé universelle et surtout pas à des soins de santé répondant aux standards internationaux ou abordables pour tous. À moins de disposer de sommes astronomiques sur votre compte en banque, d’être en mesure de vous offrir les mensualités exorbitantes des compagnies d’assurance haïtiennes ou, au moins, d’avoir la chance d’avoir un parent médecin ou influent, n’osez surtout pas tomber malade. Et si vous tenteriez votre chance et que celle-ci vous abandonnait en chemin, rassurez-vous, vous resterez encore vivant en vous convertissant en quelques milliers de gourdes qui viendront s’ajouter au compte en banque d’une pompe funèbre et d’un cimetière de la place qui vous offriront des funérailles des plus émouvantes. Bref, nous ne pouvons que supposer que les élections de ce mois-ci ne feront que marquer le début d’un nouveau tango politique qui s’achèvera par un énième faux-pas. Et, puisque l’insensé l’emporte sur la logique dans notre beau pays, pourquoi ne pas cultiver l’espoir fou qu’un changement positif se profile à l’horizon ? H. Pascale Millet, PCEM II
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21/10/2015 ÉTUDE DU RÔLE DES PARTENARIATS ENTRE STRUCTURES DE SANTÉ HAÏTIENNE ET ORGANISATIONS NON-GOUVERNEMENTALES ÉTRANGÈRESRead NowLe 12 janvier 2010, un tremblement de terre de 7.0 sur l’échelle de Richter a frappé la région métropolitaine de Port-au-Prince entrainant la perte de près de 300 000 vies humaines et des dommages importants aux structures de santé et hôpitaux de la région. Puisque la capacité de ces structures à accommoder une augmentation rapide de la demande de soins – médicaux et chirurgicaux – était limitée, elles se sont tournées vers l’aide offerte par certaines organisations non-gouvernementales. Tel a été le cas de l’Hôpital Bernard Mevs et Project Medishare qui ont forgé un partenariat pour augmenter la capacité de l’hôpital à pourvoir des soins chirurgicaux de différentes spécialités.
Alors que ce partenariat a permis un rétablissement de l’offre des soins chirurgicaux à court terme, nous avons voulu quantifier et décrire les changements de cette offre sur le long terme. Pour ce faire, nous avons entrepris une étude d’observation rétrospective en faisant la revue de plus de 3200 cas opératoire de l’Hôpital Bernard Mevs, réalisé entre juin 2010 et décembre 2013. Nous avons recueilli des données descriptives sur les patients opérés, types d’opérations, types de chirurgiens et d’anesthésiologistes – haïtiens ou bénévoles étrangers. Toutes les interventions enregistrées à la période d’étude ont été pris en compte, alors que les dossiers incomplets ont été écartés. Les interventions chirurgicales et les chirurgiens ont été répartis par sous-spécialité. Nous avons conduit une analyse de variance (ANOVA) pour vérifier les changements sur la période d’étude. Parmi les résultats obtenus, nous avons pu vérifier qu’au fil des années, le nombre d’intervention réalisé mensuellement à l’hôpital a graduellement augmenté, traduisant une augmentation de l’hôpital à répondre à la demande de soins de santé chirurgicaux. De manière plus intéressante, alors que le pourcentage d’interventions orthopédiques mensuel a diminué, celui des interventions de sous-spécialité a augmenté de manière statistiquement significative, traduisant une demande moindre de soins chirurgicaux généraux au profit de soins chirurgicaux spécialisés – particulièrement dans les domaines de chirurgie pédiatrique, neurochirurgie, chirurgie plastique et urologique. La capacité de l’Hôpital Bernard Mevs à pourvoir des soins anesthésiques a été améliorée beaucoup plus rapidement que la capacité à offrir des soins chirurgicaux. Ce fait est observé en raison d’une plus grande disponibilité des anesthésistes par rapport aux chirurgiens, qui sont bien peu nombreux – toutes proportions gardées. Ceci est confirmé par le fait que le pourcentage d’opérations de sous-spécialités réalisées par des chirurgiens spécialistes du même domaine est resté stable, un argument additionnel sur les besoins augmentant de soins chirurgicaux spécialisés dans le long terme après le tremblement de terre de 2010. Les limites de notre étude sont celles fréquemment observées dans des études rétrospectives d’observation. De plus, le profil opératoire des patients de l’étude ne viennent que d’un hôpital de Port-au-Prince, limitant la possibilité de généralisation de ces trouvailles. En conclusion, nous avons pu élucider la nature changeante de la capacité d’un hôpital-type de Port-au-Prince à offrir des soins chirurgicaux des années après une catastrophe naturelle dévastatrice. Cette offre de soins de santé chirurgiens est potentialisée par le partenariat soutenu et à long terme entre un hôpital de la région de Port-au-Prince et une ONG étrangère qui coordonne la mise en place à long terme d’aide médicale, en particulier des chirurgiens et chirurgiens sous-spécialistes. Max Derenoncourt, Internat Apprenez de vos erreurs, de vos épreuves surtout, car chacune rencontrée nous apprend à nous surpasser ; aussi rude qu’elle soit, elle nous fait repousser nos limites, nous aide à affermir notre personnalité. Ne restez pas à vous plaindre sur ce qui vous arrive, utilisez le pour aller de l’avant. Il est vrai que cela peut vous affecter ; prenez un temps, videz-vous, exprimez-vous, méditez, pleurez même !
Ne stagnez surtout pas dans cet état de tristesse au risque de réduire votre vie à la résignation et de perdre confiance en pensant que c’est votre destin de souffrir, de mettre la faute sur le poids d’un mauvais karma ou de la malchance car la vie ne fait pas de cadeau… Eh bien, apprenez que si vous ne prenez pas la décision de réorganiser votre futur, il filera devant vous sans que vous n’ayez mot à dire et lorsque vous vous réveillerez il sera peut-être trop tard et il vous incombera alors de regrets ou de remords. « L’argent attire l’argent », qui a dit que cette formule ne pouvait pas s’appliquer aussi à votre bonheur ? Eh oui, le premier cadeau c’est vous qui devriez-vous l’offrir en vous donnant l’opportunité de pouvoir vous relever de vos chutes. A vous de réécrire la prochaine page de votre journal de vie ainsi, la vie vous sourira. Lorsque vous l’aurez appris, vous pourrez affirmer pleinement et fièrement : « j’ai vécu, j’ai appris, j’ai compris, et chaque jour me rend meilleur !!! » Fils Margarita Valdyne DCEM III |
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INTERMED
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Mai 2019
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