Célébrée depuis 2014 chaque 10 mai, la Journée mondiale du lupus a pour objectif de sensibiliser le public vis-à-vis de cette maladie auto-immune rare, très invalidante. Il faut dire que cette journée a été proclamée en Angleterre par un comité représentant 13 pays, lançant ainsi un appel dans le but d’obtenir des fonds destinés à la recherche d’un traitement adapte à cet important problème de santé publique.
En Haïti, cette maladie qui affecte pourtant un certain nombre d’individus de la population, ne reçoit toujours pas l’attention particulière qu’elle requiert si bien qu’on la confond souvent avec les lésions vésiculeuses du SIDA. De plus, le nombre de spécialistes en rhumatologie desservant la population est clairement en dessous de la moyenne. A la lumière de cet évènement, Intermed se propose d’aller à la découverte de cette pathologie encore peu connue, mais qui touche cependant près de 5 millions de personnes dans le monde. Le mot lupus qui signifie « loup » en latin est employé dès la fin du Moyen Âge pour décrire des lésions cutanées de la face. Ce n’est que bien longtemps après, dans les années 1850, que ce terme a été utilisé pour désigner des lésions dermatologiques du visage du Lupus Erythémateux Disséminé(LED), ressemblant aux masques de carnaval de Venise. Le LED est la maladie systémique la plus fréquente après le syndrome de Gougerot-Sjögren. Dans une population caucasoïde, la prévalence est évaluée de 10 à 60 pour 100 000 habitants. Il touche électivement l’adulte jeune, en particulier la femme avec un sex-ratio de 8 femmes pour 1 homme. L’incidence est maximale entre quinze et quarante-cinq ans. Cette affection est plus fréquente et souvent plus sévère en Asie, en Amérique du Sud et chez les Afro-Américains. Pouvant être très invalidante, elle évolue par poussées plus ou moins importantes avec des périodes dites de rémission plus ou moins longues. De cause encore inconnue, elle est dite auto-immune car elle est dûe à une réaction anormale du système immunitaire, par production d’auto-anticorps détruisant les propres cellules de l’organisme. Dans le cas du lupus, il s’agit d’anticorps anti-nucléaires, c’est-à-dire, dirigés contre les constituants du noyau cellulaire. Elle est caractérisée par une perte des capacités de tolérance du soi et un défaut de contrôle des lymphocytes B étant responsables de la forte production d’immunoglobulines, dont plus de 90% sont des auto-anticorps. Il existe cependant des facteurs externes, ce dont témoignent les cas de lupus induits par des médicaments. Elle est aussi dite disséminée car, elle touche de nombreux organes. Les manifestations cliniques sont diverses et variables selon les individus : douleurs articulaires et musculaires, fièvres, éruptions cutanées, photosensibilité, toux, perte de poids, atteintes viscérales pouvant entraîner à terme de nombreuses complications. Sa gravité évoque la possibilité d’une atteinte rénale ou cérébrale. Jusqu’ici de nombreux traitements ont été institués dans le but de soulager les symptômes lors des poussées, mais il n’existe toujours pas de traitement curatif de cette maladie. DE surcroît, certains médicaments utilisés, tels que les immunosuppresseurs peuvent être responsables d’effets secondaires, ce qui implique un suivi médical régulier des personnes atteintes. Certains chercheurs travaillent actuellement sur un traitement direct des atteintes constitutionnelles associant corticoïdes, AINS et certains antimitotiques qui pourraient nous l’espérons permettre une prise en charge adéquate de la maladie. Mc Romuald CHERUBIN, DCEM2
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Mai 2019
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