Je me revois, en me remémorant mes plus heureux jours, seize ans en arrière … tenant la main de ma grand-mère, rentrant de la procession de la Fête-Dieu, à la Cathédrale de Port-au-Prince. Devant nous déambulant, à la tête de la nombreuse foule de croyants, se trouvait un beau prêtre au visage svelte, l’ostensoir en main, en la personne du Père Joseph Simoly. A cette époque, à mon si jeune âge, je ne le connaissais que très rarement de visage et j’étais à des milliers de lieues de penser que nos chemins se croiseraient à de nombreuses reprises… En cette rétrospection mémorielle, je le revois quelques années plus tard marchant ,l’ostensoir protégé par une tente portée par quatre hommes, à l’avenue Jean-Paul II, à la tête de la procession se rendant au Sacré-Cœur. Cette fois, j’étais accompagné de ma mère. Ce prêtre m’a toujours bien impressionné ; il était quelqu’un de chaleureux, d’aimable, plein de gaieté, bref en un mot, débordant d’amour et de joie ! Mais à un tel point que l’on ne pouvait dire de cet homme qu’il était la sympathie fait homme. Bref, la langue française elle-même serait insuffisante pour décrire ce prêtre. Je rencontre le Père Simoly à la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université Notre-Dame d’Haïti, en PCEM2/PCEP2, en tant que professeur d’Ecclésiologie mariale. Ce fut le meilleur professeur que j’ai eu. Père Simoly avait cette surprenante habileté d’insérer les chapitres que nous voyions ensemble dans certains exemple de la réalité quotidienne. Sa manière d’enseigner était si attirante qu’il arrivait même à convaincre certains des plus récalcitrants <<sécheurs>> de cours de venir son cours. Il avait ce don de plaisanter qui faisait rire tout le monde. Père Simoly était l’un des professeurs les plus explicites que j’ai connu.
Cet instituteur, en effet, faisait ses cours de façon particulière. Ses cours étaient purement des homélies éducatives où il expliquait correctement les passages bibliques composant les chapitres. Puisque comme toute théologie, l’ecclésiologie a pour principal sujet d’études la Bible, je dirais, qu’il procédait avec nous autres étudiants, des études bibliques, notamment des passages du début de l’évangile selon Saint Luc, relatant l’Annonciation et la Visitation. Tout cela, hélas, Appartient déjà au passé ! Il faut tout de même se faire une raison pour aller de l’avant. Dans l’assassinat du Père Joseph Simoly, nous avons perdu un éminent théologien de l’Eglise Catholique Haïtienne, un patriote, un grand prêtre, un instituteur, un frère et un père de cœur. Je renouvelle mes plus sincères condoléances envers sa famille, ses amis, et ses proches. Que le Père Simoly repose en paix ! Gaëthan Patrick Gaillard
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