Combien de fois avez-vous déjà été choqués par l’immensité des dégâts que peuvent engendrer les insécurités chez quelqu’un ? Combien de commentaires absurdes lancés à l’égard de votre corps vous ont frappés de plein fouet ? Combien de jours avez-vous consacré à rêver de pouvoir changer une ou plusieurs parties de vous-même ? Si vos réponses à chacune de ces questions est supérieure à zéro, alors cet article est pour vous.
Que cela vous concerne directement ou que vous ayez été témoin de ce genre de situations, prenez quelques minutes afin de vous joindre à nous pour un petit rappel sur quelque chose dont tout le monde parle mais que peu de gens maîtrisent véritablement : la confiance en soi. Je voudrais commencer par parler de moi-même avant d’en arriver aux autres. Non seulement parce que je ne veux pas traiter ce sujet de manière impersonnelle et abstraite, comme lorsqu’on essaie de décrire un pays qu’on a jamais visité. Le fait pour moi d’être passée par là me permet de comprendre globalement tout ce qu’on peut penser et ressentir dans ces moments. Mais aussi parce que j’aimerais montrer qu’on peut les dépasser. Je me souviens avoir commencé à prendre conscience de mes différences le jour où un garçon m’a demandé, assez fort pour que tout le monde entende bien sûr, de combien de mois j’étais enceinte. J’avais 9 ans. Un bon appétit, c’est ce qui m’avait mis dans cette situation d’après moi. Et plus le temps passait, plus les commentaires, les comparaisons, et les situations embarrassantes renforçaient mes croyances. Je ne ressemblais pas aux filles des magazines, je ne ressemblais pas aux grandes vedettes de cinéma donc je manquais forcément de ce que ces filles possédaient. Et ainsi débute la longue quête de « ce que je dois avoir et/ou devenir pour être belle ». Si vous avez eu des insécurités à un moment de votre vie, vous savez qu’il s’agit là du commencement de la fin. Un cercle vicieux car cette quête est plutôt la recherche de « ce que je n’aurai et ne serai jamais ». On se tue à essayer de ressembler à des modèles, à les idéaliser mais surtout à se dévaloriser du même coup, jusqu'à se détester et même passer à côté de sa vie dans les cas les plus flagrants. J’ai vu des filles refuser de profiter de la plage à cause du regard des autres, s’affamer pour perdre du poids, se tenir voûtées pour dissimuler leur visage militairement occupé par l’acné. J’ai moi-même eu des torrents de larmes après avoir accidentellement fait sauter la fermeture éclair d’un jean qu’on venait tout juste de m’offrir. Oui, je me sentais comme une bombe, et dans le mauvais sens du terme, prête à éclater. Mais le jour où j’ai pris conscience que j’étais la seule à décider de ce à quoi je devais ressembler, que je ne pouvais être qu’une seule personne : <<moi-même>>, a été le jour où j’ai mis fin à ce cercle vicieux. Et tout le monde en est capable. Les mauvaises plaisanteries, les phrases blessantes seront toujours là, mais leurs effets sur vous deviendront nuls. Certaines connaissances ne peuvent pas s’empêcher de commencer leur conversation par ce genre de remarques déplacées sur notre physique, mais l’important c’est qu’à présent, elles n’ont plus d’emprise sur notre façon de nous voir nous-mêmes. Il n’existe pas, ou devrais-je plutôt dire, il ne devrait pas exister de caractéristiques fixes qui détermineraient si oui ou non une personne est belle. Nous sommes si différents les uns des autres, chaque personne est unique et, par conséquent, belle à sa façon. L’essentiel c’est de s’accepter tel qu’on est. Iyanla Vazant rappelle que « La première étape pour apprendre à s’aimer est de se regarder tel qu’on est, et de s’accepter tel qu’on est, aujourd’hui même ». Vous avez certainement dû le remarquer, ces derniers temps de nombreux personnages publics se battent pour que les différences soient célébrées au lieu d’être discriminées, pour que la diversité soit représentée et valorisée dans les médias. Winnie Harlow, Ashley Graham, Stacey McKenzie, Jessamin Stanley, Turia Pitt ne sont que quelques noms que l’on relève parmi ceux qui se sont consacrés à la destruction des limites imposées par la société. N’est-ce pas le bon moment pour nous aussi d’embrasser notre identité et d’encourager les autres à faire de même ? Chanel Horowitz
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Mars 2019
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