Joyeux anniversaire!!! ‘’Joyeux aaaa…nni….versaireuh, Joyeux anniversaire !!!’’ C’est sur une note bien stridente que prend fin mon martyre, ce traditionnel hymne que l’on ne manque de chanter depuis bientôt une vingtaine d’années pour marquer d’une pierre blanche mon anniversaire… Quoique je sois ravi de distinguer parmi cette foule, certains visages amicaux surnager sur un fond de connaissances tacheté d’inconnus, c’est avec une certaine appréhension que je contemple ce tableau surréaliste d’yeux souriants braqués sur moi… Tapis dans un coin de ma poche, mon seul sauveur capable de m’arracher de leur collimateur, mon cellulaire se brise sous l’assaut de la longue traditionnelle et creuse litanie de souhaits, les uns plus sincères que d’autres mais tous immanquablement qui disent à l’unisson ; ‘’Joyeux anniversaire !’’ L’on s’étonne qu’un jour si grand et surtout si unique (bien qu’il ne dure que 24 heures) ne me fasse pas sauter de joie (boom !!!), ou ne me mette de meilleure disposition (me lever enfin de ce fameux pied droit)… l’on est choqué même de mon manque de considération pour un jour si spécial… L’on n’est néanmoins sincère et doué de bonne volonté mais l’on ne saurait me faire croire que dans l’espace de vingt-quatre heures (24), tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes tout juste parce que c’est MON ANNIVERSAIRE! Je veux bien admettre que ce jour soit spécial, unique, grand, beau… Que vais-je donc bien pouvoir dire à l’inquisition pourquoi ? Parce que c’est mon anniversaire ? Parce que je suis seul à être né ce jour-ci ? À bien y réfléchir y a-t-il vraiment une raison de prétendre que ce jour diffère d’un autre ? J’avoue que ce n’est quand même pas tous les jours que tout mon entourage s’acharne à vouloir me faire plaisir (de gré ou de force), s’acharne à me rappeler mon entrée dans l’existence, et implicitement l’imminence de ma sortie… ‘’Demain c’est mon anniversaire !’’ Bien que l’on sache (avec certitude) par expérience que c’est un jour ordinaire, c’est toutefois avec un certain espoir que l’on attend (éveillé, tout azimut) que les douze coups de minuit consacrent le nouveau printemps ! Chose curieuse pour une si spéciale journée, rien ne semble s’écarter de la normale… le soleil se lèvera à l’Est et se couchera indubitablement à l’Ouest… et pourtant dur comme fer l’on croit, l’on ose espérer un miracle, une chose dont on aurait envie parfois besoin et souvent qu’on ignore ou plutôt qu’on cache, une chose que quelqu’un quelque part saura trouver, créer, réaliser ou être ! Ce n’est quand même pas compliqué, non!?! En définitive, je ne pleurerai pas celui qui sa bouteille en main, crie contre l’existence en maudissant le jour de sa naissance… Néanmoins une chose est sûre je ne l’envierai pas… et s’il n’existe aucune bonne raison de célébrer ce jour-ci, il n’en existe pas donc pour en commémorer un autre, autant garder celui-ci ! Et si ma coupe en main, je verse une larme à l’existence, un sourire à mes amis sans pour autant bénir le jour de ces fameuses mais surtout douloureuses tapes fessières c’est certainement parce que j’ai honte pour vous qui vous ‘égosillez à chanter faux et fort : ‘’JOYEUX ANNIVERSAIRE !!!’’ Michael Paxon JULIEN INTERNAT
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Déjà gamin, j’éprouvais ce sentiment pour le moins incongru, que plus tard j’allais identifier comme étant l’amour…. Oui! Du plus loin dont je me souvienne (je crois pouvoir le dire sans rougir), j’ai toujours été amoureux, mais alors follement amoureux… Pupilles dilatées, cœur battant la chamade, mains moites, hypersalivation…. Rien n’y manquait ! Ma pauvre mère (Dieu seul sait qu’elle est sainte cette dame) n’en pouvait plus… Je ne pouvais rester en place, tout mon être bouillonnait… à la moindre occasion, je ne pouvais m’empêcher de demander pourquoi. Force est d’affirmer que j'étais et aujourd'hui encore je suis amoureux de la question POURQUOI.
Enfant, mon amour était simple, à la limite de la candeur… Pourquoi fait-il nuit ? Pourquoi mange-t-on chaud et boit-t-on froid ? Pourquoi aller à l’école ? Pourquoi le coq ne chante plus une fois dans mon assiette ? Il est mort ? Pourquoi l’a-t-on tué ? Pourquoi mon ami n’a-t-il pas pu respirer sous l’eau dans notre réservoir ? Pourquoi n’est-il plus jamais venu récupérer son ballon ? Pourquoi dois-je étudier ? C’est pour quand je serai grand? Pourquoi dois-je devenir grand ?... N’est-il pas beau l’amour ? (vous en convenez ?) Pourtant, bien des gens ont essayé de nous séparer mon amoureuse et moi : Maman, Papa, la maitresse. Rien n’y a fait ! Pas même les récréations en punition, ces heures passées debout à compter les briques du mur pendant que les autres riaient, jouaient ! L’amour est plus fort que tout ! Et avec le temps, cet amour s’est renforcé… J’ai appris à écrire et je ne vous cache pas que pendant longtemps je me demandais pourquoi. Malheureusement les choses se sont compliquées… Pourquoi le petit Jésus ne répond-t-il jamais à mes prières ? Vous auriez du voir la tête du petit curé bedonnant quand je lui ai sorti Ça. Pourquoi raccroche-t-on quand on n’entend rien à l’autre bout de la ligne et qu'inlassablement on continue à prier ? Sans doute dans l’espoir que des filles comme Amandine finiront par jouer avec des petits garçons comme moi ! Peut-être aussi pour faire que papa revienne définitivement dormir chez nous! Mais alors pourquoi le Bondieu m’a-t-il envoyé la rougeole pour que cette prière-là se réalise ? En classe, mon amour prenait le dessus sur leur silence… Pourquoi en géo, appeler une planète si couverte d’eau la terre ? Pourquoi en histoire, les noirs n’ont-ils pas eux envahi l’Europe et fait la traite blanche ? Pourquoi dans leur grammaire, le masculin prévalait sur le féminin ? Mais pourquoi? Aujourd’hui encore, je brûle d’une flamme égale sinon plus forte… Pas une heure ne se passe sans que sans cesse cette question me taraude ; pourquoi. Pourquoi je ne puis sortir cette fille de ma tête ? Pourquoi sa meilleure amie me regarde-t-elle avec ces yeux là ? Je me fais un film sur moi-même, dites-vous ? Pourquoi ai-je si mal et pourtant si bien ? Serais-je donc encore amoureux ? Et pourquoi ? Pourquoi mon bonheur serait de m’évertuer à faire le sien ? Pourquoi suis-je convaincu du fait que je vais souffrir ? Pourquoi mon père s’en vante auprès de ses copains et que maman s’en plaint avec ses copines ? Et pourquoi quand je vois les autres filles passer, celles qui sourient à tous à largeur égale, tout au fond de moi, je me dis; Pourquoi pas? Michael Paxon JULIEN INTERNAT |