-« Pardonnez-moi mon père car j’ai péché .»
Je ne me suis pas confessée depuis beaucoup trop longtemps, alors, je ne vais pas être brève. Je ne le peux d’ailleurs. Je vais tout vous raconter depuis le début. Ma mère s’était remariée dans cette chapelle lorsque j’avais dix ans. Cet après-midi de décembre, j’étais triste et seule au milieu de la foule euphorique. Mon père, décédé il y a six ans me manquait plus que jamais. L’attention de ma mère venait de m’être volée par cet inconnu et tout le monde m’ordonnait de me réjouir parce que ma mère allait enfin trouver le bonheur après tant d’années de deuil. Après leur lune de miel, il a emménagé chez nous. J’avais plus droit aux câlins et aux berceuses. Je ne pouvais plus jouer avec Bobby, mon chien ; Monsieur en était allergique. Maman a tout de suite constaté mon aversion pour lui, mais elle ne voulait pas d’une famille divisée, où les enfants détestent leurs beaux parents. Elle l’a invité dans tous nos moments en tête à tête. Il n’y avait plus de sorties entre mère et fille, uniquement des journées à la maison en famille. Marcus était gentil, il voulait une fille et a tout fait pour gagner mon affection. Il m’offrait des cadeaux, nous emmenait au cinéma, m’aidait dans mes devoirs. Je ressentais de moins en moins le manque de mon père, je pouvais compter sur Marcus. J’ai appris à l’aimer. Il était devenu mon deuxième père. J’avais 12 ans, quand ils décidèrent de m’envoyer dans une pension où je devrais terminer mes études classiques. J’étais très triste de laisser ma mère, d’être séparée de ma famille pendant plusieurs mois. Elle me prit dans ses bras, me chuchota ces mots « Betty, ma chérie, ça me tue de te laisser partir, mais je le dois. Sache que je t’aime et veillerai toujours sur toi où que tu sois.>> Tous les week-ends je venais à la maison, ma mère était de plus en plus pâle. Elle me disait qu’elle était triste parce que je lui manquais, mais je pouvais voir qu’elle me cachait des choses. Quelques mois plus tard, mon père est venu m’emmener à la maison… Ma mère était morte. Je venais de perdre la personne qui m’aimait le plus au monde. Je n’avais plus personne à part mon père. J’étais encore une enfant, innocente et orpheline. Assoiffée d’amour et d’attention. Alors je me suis tournée vers lui. Je faisais tout ce qu’il me demandait. A la pension, j’étais l’élève la plus obéissante. J’étudiais beaucoup pour obtenir de bonnes notes afin qu’il soit fier de moi. Je voulais lui plaire mais il n’était jamais content. Je m’en voulais d’être aussi imparfaite et un jour, il me prit sur ses genoux et me parla en ces termes :
- « C’est bien Betty chérie, tu es encore digne mais je vais quand même te donner une fessée pour t’apprendre à ne plus me cacher quoi que ce soit. » J’ai pleuré et il m’a pris sur ses genoux, m’a caressé les cheveux et m’a murmuré à l’oreille de sa voix menaçante : «Béthanie, tu ressembles beaucoup à ta mère, belle, sauvage, dommage qu’elle soit morte, mais toi si tu m’obéis tu ne finiras pas comme elle. Tu ne veux pas mourir, n’est-ce pas chérie ? » J’ai fait non de la tête. « Bien, maintenant va dormir, demain je t’emmène acheter de nouveaux vêtements, tu commences à devenir une femme. Je n’ai pas pu fermer l’œil de la nuit. En classe, la maîtresse a remarqué que j’étais distraite et à la fin de la semaine, elle l’a mentionné à mon père. Ce soir, il est venu dans ma chambre, m’a raconté comment par ma faute, ma mère était morte, comment il a dû l’achever de ses propres mains car elle ne lui servait plus à rien. Il a promis de me ramener sur la bonne voie, m’a déshabillée, et m’a violée en guise de punition. J’ai crié que j’avais mal, il m’a répondu que ce n’était que de ma faute, qu’il ne voulait pas me punir mais que je l’y forçais. Après, Il ne m’a plus touchée, il était redevenu gentil, mais ça ne me terrifiait qu’encore plus. J’ai commencé à être agressive à la pension. Je faisais des cauchemars, mes notes ont commencé à baisser, à la fin du trimestre, je n’ai pas obtenu la moyenne. Mon père était très calme, j’ai eu froid dans le dos. Il m’a invitée à sa table, m’a parlé du sacrifice qu’il faisait afin que je ne manque de rien, bien que je n’étais pas sa fille, qu’il m’aimait, croyait en moi et combien je l’avais déçu. Je me sentais coupable, j’ai commencé à pleurer quand il m’a ordonné de me déshabiller et de grimper sur ses genoux. Il me chuchotait que je n’étais qu’une pute comme ma mère, que je ne valais rien, que je n’étais bonne qu’à écarter les jambes. Ce fut mon dernier jour à la pension. Ma maison était devenue ma propre prison et mon père, mon geôlier. Entre la lessive et l’entretien de la maison, je n’avais pas de détente et n’avais pas le droit de sortir. Quand je le désobéissais, il m’infligeait sa punition préférée. Il m’enfonçait sa queue dans la gorge, je ne pouvais pas respirer, mes poumons menaçaient d’exploser mais il n’en avait cure. Il venait dans ma chambre tous les soirs et je devais le subir toute la nuit. Cela a duré des années. À force d’être traitée comme une moins que rien, de me l’entendre dire, j’ai fini par me convaincre que je ne valais rien. Je croyais que ça ne pouvait être pire, mais je m’étais trompée. Deux ans plus tard, il perdit son boulot, il a commencé à boire. Il rentrait tard le soir, m’accusait de la mort de ma mère et de tous ses malheurs ,puis me violait avant de s’en aller. Un jour ,il m’annonça que je devrais travailler et qu’il m’avait trouvé un boulot. Le lendemain, alors que je m’apprêtais à me mettre au lit, un homme s’était introduit dans ma chambre. J’ai crié ,mais ça ne l’a pas empêché de me violer. Voilà le boulot qu’il m’avait trouvé… tous les soirs, mon père envoyait des hommes dans ma chambre. Ça ne servait à rien de me défendre, je finissais toujours par être violée. J’avais perdu mon père, ma mère, ma dignité. Le suicide était mon unique recours. Et c’est alors que je rencontrai Patrick. Il était nouveau et ne faisait pas partie du cercle d’amis de mon père. Il était différent, ne voulait pas coucher avec moi. Il était plus riche que les autres, mon père ne lui refusait rien. Il m’offrait des cadeaux, de l’argent, avait le droit de passer toute une nuit avec moi . Il me parlait de sa vie, de sa famille, de son boulot, de ses rêves et m’encourageait à lui parler de moi… Je n’avais pas grand-chose à expliquer. J’étais vieille de seize ans et je ne pouvais que pleurer mon père, ma mère et ma propre vie mais il accepta mon chagrin et me consola… Je me sentais bien avec lui, il me voyait en tant que personne et non en tant qu’un vil objet. Il avait gagné ma confiance, je lui confiais mes secrets, j’avais un ami. Un jour, il demanda à mon père , la permission de sortir avec moi et mon père accepta. La boite où il m’emmena était bondée mais j’étais heureuse. Il me présenta à ses amis, m’invita à danser et à me détendre. Je buvais mon troisième verre quand j’ai eu des vertiges, il me prit dans ses bras, me porta dans une chambre et m’allongea dans un lit… Mes membres ne me répondaient plus, je ne pouvais plus bouger. Il m’avait droguée et le pire c’est que j’étais bien consciente de ses amis qui me violaient à répétition, je pouvais le voir qui jouissait, les entendre parler et rire… il ne me ramena à la maison qu’au petit matin, meurtrie et souillée mais bien décidée à me venger. J’ai pris l’argent qu’il m’avait donné, m’acheta plusieurs de mort-aux-rats et une bouteille de rhum et j’attendis sa prochaine visite. Il avait l’habitude de prendre un verre avec mon père avant de venir me retrouver et ce jour-là, quand je leur apportai la boisson empoisonnée, ils trinquèrent à la mort. Pardonnez-moi mon père d’être impure et indigne, je le suis depuis, maintenant dix ans. Depuis qu’il a posé ses mains sur mon corps de douze ans et l’a souillé. Je suis toujours une pute, il faut bien que je mange à ma faim mais la mort de mes parents est un fardeau bien trop lourd à porter, alors pardonnez-moi de terminer ce que Marcus a commencé, permettez-moi de pécher une dernière fois.
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Mai 2019
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