Message reçu à 21h30 PM.
“Hello Charlito! Ne m’oublie pas pour demain pleeeease, j’ai vraiment besoin que tu me passes ton cahier d’obstétrique ! We know u are the best ;). “ Message reçu à 21h35 PM. “Salut Charles! Tu ne m'as toujours pas confirmé non pour samedi! Tu pourras m’aider pour l’exposé? “ Message reçu à 22 h 15 PM. “Hey ! Encore merci pour today, tu m’as vraiment remonté le moral. Tu as raison, ce n’était qu’un exam de stage, pas la fin du monde. See u demain at school :*.” Message reçu à 22h 20 PM. “ Bonne nuit ;*.” Message reçu à 22h 25 PM. “ Bonne nuit :* :*. “ Message reçu à 22h 30 PM. “ Bonne nuit :) :*.” Je monte l’escalier principal de ma faculté les yeux rivés sur mon téléphone portable. Détrompez vous, je n’ai rien de ces types cool tout en muscles avec leurs écouteurs et leur I-Phone lisant les derniers messages de ces filles qui ne peuvent s’empêcher d’essayer d’attirer leur attention. Mon mobile n’est rien d’autre qu’un “edem peze“ car j’ai préféré investir mon argent de poche dans une tablette il y a quelques mois de cela puisque mon laptop a rendu l’âme après 5 années d’études. En effet, la médecine ne se contente pas de vous plomber le cerveau, mais des fois, elle provoque un crash sur votre ordi rempli de fichiers plus lourds les uns que les autres, et quand on a toujours été un petit intello comme moi, ce crash peut prendre des allures nucléaires. Je suis certain que l’image que vous avez de ma personne est juste, car elle est très clichée et est digne de tout film typique d’adolescent montrant les différentes cliques ou du moins les différents échelons de popularité d’une école. Oui je porte des verres, oui je suis très mince de sorte que certaines fois, ma blouse prend des allures de robe de chambre et non je ne suis pas toujours puceau, je sais que ça peut paraître un peu déplacé mais il fallait que je mette ça au clair. On a toujours eu le besoin de stigmatiser les petits surdoués de mon genre, résumant leur vie qu’à une seule et unique chose, les livres. Bon d’accord, dans l’ensemble c’est vrai, mais je sais faire autre chose qu’étudier, lire des articles médicaux par exemple... Je sais que ma vie a l’air plutôt calme, le mot “raz" serait le plus approprié mais je ne m’en plains pas. Alors vous pouvez imaginer mon étonnement en ce moment, moi si habitué à être l’un des mecs les plus invisibles de la faculté - sauf bien entendu le jour de la remise des certificats, avec la fameuse introduction si connue de notre vice-doyen “et voici le lauréat des lauréats , lauréat du concours d'admission, lauréat en première , en deuxième , en...” Je me retrouve presqu’harceler par plusieurs filles, ok, jeunes femmes de ma promotion . Au début, ma libido en avait pris un grand coup, je m’étais senti tout flatté, non, excité d’être le centre d’attention de plusieurs de ces fleurs . Mais il faut déceler quand il y a anguille sous roche. Je n’ai pas un grand QI pour rien, je sais que pour les “choses de la vie”, on me prend pour un grand “egare“, mais je ne suis pas un imbécile. A moins qu’elles aient ingurgité par erreur un filtre d'amour les rendant dingues de moi - même dans mes rêves les plus fous je ne me serait pas permis d’imaginer cela -il se trame un truc pas net dans la tête de ces jeunes célibataires qui se rapprochent un peu plus de l’internat ... Je m’arrête net sur la dernière marche de l’escalier principal. Le mot “internat” fit un déclic dans ma tête . Tout à coup, tout prit sons sens! Les SMS qui n’arrêtaient pas de polluer mon téléphone, les salutations par ci par là, les sourires enjôleurs, les “Charlito”, toutes ces soi-disantes marques d`affection n’étaient autre que des méthodes typiques de femmes essayant de mettre le grappin sur le dernier mâle éligible de la promotion! Les beaux étalons de l’écurie étaient déjà bien scellés et à présent elles s’apprêtaient à me faire tourner en bourrique! La femme oh! Je monte précipitamment les marches interminables du second bâtiment tout en essayant de refouler cette frustration qui j’en étais sûr finirait par me donner une migraine. Je sais que plusieurs d’entre vous voient le ridicule ou le côté cocasse de la situation, mais croyez moi, quand vous êtes considéré avec une certaine résignation, ou du moins comme une “dernière occasion “ et non pas apprécié pour l’individu que vous êtes vraiment, cela porte un bon coup à votre morale! J’ouvre la porte de la cinquième année d’un air légèrement contrarié, la salle est pratiquement déserte, ce qui n’est pas étonnant vu qu’il est à peine 7h du matin. Je lâche d’un geste brusque mon sac sur une des chaises rouges et m’assied sur l’un des bancs d’à coté tout en marmonnant dans ma barbe. “Hey brother!” fit une voix masculine dans mon dos . Eske ou gen denye kou doyen an man? -Mwen pa genyenl sou mwen la . dis-je d’une voix presque dure. -Tout bagay anfòm? Steve était l’un des rares étudiants de ma classe à m’adresser véritablement la parole mis à part pour me demander de lui passer mes cours. Bien qu’il soit le genre typique de mec populaire ayant à lui seul -sans exagérer- un harem constitué des jeunes femmes des différentes facultés de la capitale qui se prenaient chacune pour la seule et l’unique, c’était un type bien. Immature en ce qui à trait aux femmes, mais un type bien quand même. “ Oui tout bagay anfòm. répondais-je -Mwen pa kwè sa non, ou sanble kontrarye man, pa dim ou resi gen yon ti fanm kap baw pwoblem . continua t-il avec humour. - Si sete “ yon"fanm , marmonnais-je. Steve éclata de rire et vint s’assoir près de moi sur le banc. Une des choses que j’ai toujours su à propos des étudiants de cette faculté, filles ou garçons, ils raffolent des ragots! Mais comme je lui faisais en quelque sorte confiance, et que je ne savais quoi faire exactement de cette situation dans laquelle je me trouvais, je lui expliquai ce qui se passait: le fait que depuis quelques semaines,certaines filles avaient ce comportement plutôt étrange à mon égard. Dès que j’eu fini de tout lui expliquer , il partit d’un grand éclat de rire et dit d’une voix triomphante : “Syndrome de l’Internat!!! “ Puis continua de rire de plus belle et quand il se fut calmé, il dit avec un sourire : “Mwen pa we poukisa wap bay tèt ou pwoblem lan la! Enjoy pitit! Enjoy! Ou gen 5 fanm kap kouri dèyèw epi wap fè figiw konsa?! - Ou pa we se yon afè de denye okazyon yap jere ? - E aprè ? Kisa ou fè leu wal lan yon fèt e yo pote yon bèl tranch gato pou ou ? fit-il malicieusement. - Mwen pa vrèman renmen gato, , dis-je sans savoir où il voulait vraiment en venir. Il partit à nouveau d’un grand éclat de rire: “Leu ou al lan yon fèt yo baw yon bèl tranch gato, ou pa lan grate tèt, ou pran yon fouchèt ak yon kouto ou koupe yon bel moso ladanl e ou manjel . Ou konprann sa mwen vle diw la ? “ Voyant son air narquois, je compris enfin où il voulait en venir... Le gâteau n’était qu’une métaphore pour... “ Charlito ! continua t-il. Rèv mwen pral resi realize, mwen resi pral aprann ou yon bagay. Fwa sa a, se mwen ki pral pale e ou pral koute. - Mwen pa konprann sa ou vle dim la. - Ou pral konprann talè, ou we lan zafè gato? Je suis un spécialiste, non, un cordon bleu...” A suivre.... Note de L’auteur : Tous les personnages sont fictifset je déplore toute ressemblance avec la réalité. Milady AUGUSTE, DCEM-I Publié le 4 juin 2014 dans la 3eme parution d'intermed... Restez brancher!!!
1 Commentaire
|